La préhistoire
La présence de l’homme est attestée sur le territoire de l’Armorique, la Bretagne actuelle, depuis le Paléolithique (700 000 ans à 10 000 ans avant J.-C.). La région conserve des traces de domestication du feu parmi les plus anciennes du monde (vers – 465 000 ans avant notre ère) dans la grotte marine de Menez-Dregan (Plouhinec, Finistère), un site majeur du Paléolithique.
Au Néolithique (de 5 000 ans à 2 000 ans avant J.-C.), les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique, devenus agriculteurs-éleveurs, commencent à élever les premiers monuments mégalithiques. Cette période faste de la préhistoire de l’Armorique voit la naissance d’une architecture grandiose, quelques 2 000 ans avant les pyramides d’Égypte ou les tombes de Mycènes (Grèce). Des datations au radiocarbone ont révélé que les dolmens, comme ceux de l’île Gaignoc à Landéda (Finistère) ou de Kercado à Carnac (Morbihan), datent des environs de 4 600 ans avant J.-C. Nous trouvons également des menhirs (mot moderne créé en 1792, peulvan en ancien breton), des allées couvertes, des sépultures, des alignements, des cercles, etc. Mais à quoi pouvaient bien servir les menhirs ? À ce jour, le mystère reste entier, même s’il existe des hypothèses et diverses pistes de réflexion.
Cet été, si vous vous promenez sur le GR 34 du côté de Barnénez, au cœur de la baie de Morlaix (Finistère), vous pourrez découvrir, au milieu des ajoncs et des aubépines, et avec une vue imprenable sur le Léon, le 2e plus grand cairn (mausolée recouvert de pierres sèches) de la façade atlantique de l’Europe (72 m de long, 8-9 m de haut à l’origine et 28 m de large). Au total, 11 dolmens à couloirs menant à des chambres funéraires ont été construits en deux phases à environ 400 ans d’écart, le tout recouvert de pierres sèches.
Une telle architecture nécessitait une organisation sociale structurée et hiérarchisée, ainsi que la maîtrise du débitage, du transport et des différentes techniques de maçonnerie de pierres sèches pour la réalisation de ces sépultures.
