L’ère tourmentée du IIIe siècle

La situation politique et sociale de l’Armorique s’est dégradée dans la seconde moitié du IIIe siècle, pendant la période dite de « l’anarchie militaire », qui a vu une succession rapide d’empereurs issus de l’armée, portés au pouvoir par des coups d’État. Avec l’assassinat de l’empereur romain Gordien III en 244, s’ouvre une grande période d’instabilité, une profonde crise politique, économique, sociale et culturelle qui met un terme à la paix et à la prospérité qu’avaient connues la Gaule, la Bretagne (Grande-Bretagne) et l’Armorique depuis plus de deux siècles. En 260, création de l’empire « romain » des Gaules sous l’impulsion du général dissident Marcus Postumus (ou Posthume). L’Armorique accepte le pouvoir de l’usurpateur et de ses successeurs jusqu’en 273.

Entre 275 -300 : des incursions répétées des peuples Germains (Alamans et Francs) et des raids de pirates saxons et de la révolte des bagaudes (type de Jacqueries, insurrections de paysans sans terres, de déserteurs, de brigands) ont conduit à l’édification de fortifications dans l’ouest de la Gaule pour protéger les côtes, comme à Alet (Saint-Malo), Saint-Brieuc, Le Yaudet (près de Lannion), Brest, Vannes, Nantes et Rennes. Encore une fois des trésors sont enterrés, le plus important a été retrouvé au Thabor à Rennes (16 368 pièces). Ce fut un siècle terrible pour les paysans, disette, épidémie, peste etc… affectant leur démographie et leurs structures sociales.