Cercle Celtique de Rambouill

L’Armorique gauloise, une société évoluée.

Comme indiqué précédemment, les chantiers archéologiques entrepris à partir de 1980 dévoilent l’existence d’une civilisation gauloise beaucoup plus complexe et développé que l’on ne l’a cru à la seule lecture des auteurs grecs et romains. Couverte de fermes comme celles du Braden à Quimper (Finistère) ou encore à Trégueux (côte d’Armor), de petites villes et de forteresses, l’Armorique gauloises apparait comme une péninsule insérée dans l’Europe celtique. La découverte d’une exceptionnelle résidence aristocratique gauloise au cœur de la Bretagne à Paule (côte d’Armor) sur six siècles d’occupation, fortifiée entre 250 et 175avant notre ère et qui s’étendait sur plusieurs centaines d’hectares à la fin de l’époque gauloise ont mis à jour lors de fouilles, au fond d’un puits, l’ensemble d’une exceptionnelle machine de pompage de l’eau (Yves Menez). Ce qui tend à prouver que les Armoricains Gaulois étaient des guerriers, mais aussi des cultivateurs ingénieux et des commerçants avisés, en contact avec le monde méditerranéen antique. En plus d’être d’excellents tisseurs, ils disposaient d’un savoir-faire exceptionnel en métallurgie (ils sont notamment les inventeurs de la cotte de mailles) et exploitaient le bois (fabrication du tonneau, qui a rapidement remplacé les jarres), le fer (marteaux, clous, charnières, faucilles, etc.), le sel, et ont également inventé la moissonneuse. L’émaillage, une spécialité gauloise, faisait partie de leur savoir-faire, puisque les Grecs et les Romains ne connaissaient pas cet art. Ils maîtrisaient aussi la poterie et utilisaient le tour. On attribue également aux gaulois, l’invention de l’un des ancêtres du savon : le sapo. Il s’agissait d’une pâte nettoyante constituée d’un mélange de graisse animale et de cendres de bois. Même les raffinées Grecques et Romaines s’en sont inspirées et en ont décliné des variantes. Pline l’Ancien (écrivain et naturaliste romain) évoque ce savon dans ses textes (traité d’Histoire naturelle, livre XXVIII).


Les fouilles d’Ouessant ou du Yaudet indiquent que l’Armorique était déjà au cœur des échanges internationaux et notamment des routes de l’étain et du cuivre, reliant l’actuelle Grande-Bretagne au monde méditerranéen. Les Armoricains étaient également en relation avec les Romains bien avant la conquête romaine, en témoignent les dizaines d’amphores de vin retrouvées. Bâtissant en bois et en terre, les Gaulois armoricains ont laissé moins de traces monumentales que d’autres sociétés privilégiant la pierre. Grâce aux progrès de l’archéologie qui permet désormais de mettre au jour ces vestiges fragiles, c’est pourtant une société fort complexe et évoluée qui sort de terre. De quoi renouveler notre approche de l’histoire lointaine de la Bretagne.


L’art celtique se manifeste surtout dans des petits objets usuels, conçus pour les hommes et non pour les dieux. Les Celtes ne s’intéressaient pas à la représentation fidèle de la nature, comme copier l’homme, la femme, la nature ou les animaux. Ils ont développé un art non figuratif, original et inventif, qui privilégie la stylisation et utilise la courbe, la volute, l’arabesque — un art qui tend vers l’abstraction. Le triskel, issu de l’art celte, représente les trois éléments fondamentaux que sont l’eau, la terre et le feu.


Dans ces clans, il n’y a pas de transmission dynastique. Les cités gauloises ont souvent un sénat et des magistrats : c’est le cas des Vénètes, exemple de cité aristocratique. César mentionne l’existence d’un sénat chez les Vénètes. Le sénat est composé de représentants des grandes familles, mais un seul représentant de la même famille peut être sénateur ou magistrat, ce qui induit une rotation des charges publiques. Mais sont-ils élus ou désignés chaque année ? Cela reste un mystère, car aucun écrit n’en parle clairement.


Les Gaulois parlaient une langue celtique qui était parlée avant la conquête romaine, avec des variations dialectales sur une vaste partie de l’Europe, allant de l’Europe centrale jusqu’aux îles britanniques (Xavier Delamarre, 2003).


La langue celtique est une branche de la famille des langues indo-européennes, cette famille de langues ayant été très étudiée, nous pouvons établir des liens génétiques absolument sûrs.


Les spécialistes ont divisé les langues celtiques en deux groupes : le celtique insulaire et le celtique continental. Le groupe des langues celtiques insulaires (Irlande, Écosse, Angleterre) est composé de deux langues : le brittonique (breton, cornique et gallois) et le gaélique (irlandais et ses dérivés médiévaux, gaélique écossais et mannois). C’est le brittonique qui a donné naissance au breton (Jacques Leclerc).

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