La conquête romaine bouleverse une société prospère. La guerre des Gaules (belge et gauloise) avec à sa tête Jules César, à lieu en 58 avant notre ère contre la gaule belge, entraine un an plus tard la soumission d’une partie de la Gaule suite à la défaite des belges sauf en Armorique où les Venètes monte une coalition contre les romains, avec également l’aide de contingent Bretons insulaires. S’en ait suivie plusieurs batailles navales contre les romains. Après s’être battus courageusement, ils perdent la dernière bataille en mer dû aux conditions météorologiques (plus assez de vent pour leurs bateaux à voile) mais aussi du fait que Jules César ayant reçu l’aide des Pictons a pu construire une flotte plus adaptée car possédaient des rames. Les Vénètes subissent de lourdes pertes, leurs chefs et élites sont exécutés. La punition romaine a surement été très dure puisqu’un mouvement de panique entraîne une vague massive d’enfouissement de trésors que l’on retrouve encore aujourd’hui. Les légions romaines détruisent les sauneries avec interdiction de produire le sel, source de leur puissance. L’Armorique est rattachée à la gaule romaine.
Une fois les contrées conquises par les romains, il faut rappeler que la politique d’intégration menée par l’administration romaine dans les provinces conquises était fondée sur la persuasion, la déculturation des élites, plutôt que sur la force. Toutefois les représailles vis-à-vis des peuples qui résistaient à Jules César était sans pitié (voir la défaite des Vénètes). Il n’y a pas d’occupation militaire permanente ni de dévastation massive de la Région. Les Armoricains demeurent encore pour quelques années des peuples insoumis disposant encore d’armées conséquentes. Pour preuve, en – 52 av., parmi les 250.000 hommes venus en renforts pour délivrer Vercingétorix d’Alésia, figurent de nombreux Osismes, Coriosolites et Riedones. Le dernier soulèvement en Armorique date de – 51. Les Armoricains sont de nouveau défaits, cette fois près d’Angers. C’est la fin des espoirs d’autonomie vis à vis de l’empire romain.
Sous le règne de l’empereur Auguste (fils adoptif de Jules César, son grand-oncle), en -27 avant notre ère, la gaule est partagée en 3 provinces administratives, chacune gouvernée par un proconsul, la Narbonnaise, l’Aquitaine et la Lyonnaise. La nouvelle capitale de l’Armorique est donc Lyon !
Par la suite, les romains ont fondé des villes dans les cinq régions existantes des différents peuples Armoricains telles Carhaix pour les Osismes, Vannes pour les Vénètes, Corseul pour les Coriosolites, Nantes pour les Namnètes et Rennes pour les Riedones. Ainsi, il n’y a pas eu de rupture pour ces habitants, mais une véritable continuité dans l’organisation territoriales. Des thermes, viaduc et des temples y sont construits. L’Armorique se retrouve complètement intégrée dans la pax romana (paix romaine) mais de façon très excentrée puisque la capitale de province se trouve rappelons-le à Lyon.
L’empereur encourage par la création de ces villes une concentration urbaines des populations, car pour lui, il est plus facile de contrôler une population groupée sur un territoire réduit plutôt que diffuse en campagne. Cependant la population demeure longtemps très majoritairement rurale.
Sous le règne de Tibère, les méthodes employées sont plus brutales, et interdit définitivement de battre les monnaies locales, en confisquant les mines d’or et d’argent.
La romanisation s’est faite à différents degrés parmi les armoricains. Grâce à l’art funéraire il est clair que les élites, les grands négociants, les armateurs et à moindre degré les riches propriétaires des campagnes ont adhéré aux nouvelles coutumes romaines, à contrario un profond conservatisme des classes rurales sont restées fortement attachées aux traditions celtes (pratiques magiques, incinération etc…), c’est également dans cette population rurale que quelques siècles plus tard, la christianisation fut plus difficile à imposer.
A l’époque romaine, rien n’a empêché d’innombrables bateaux de relier les côtes voisines par la Manche, la traversée ne prend pas plus de 24 heures à la voile. Nombre de témoignage (Tacite, César, Procope, Strabon…) souligne la similitude des populations de part et d’autre de la Manche et l’on se souvient que les Vénètes ont reçu l’aide des autres cités Armoricaines mais aussi Bretonnes (Grande-Bretagne) contre César. Il a été établi (archéologie) que les Coriosolites possédaient Jersey et exportaient des poteries de Lezoux (Puy de Dôme) vers la Bretagne (Grande Bretagne) à partir du port d’Alet (Saint-Malo).
L’Armorique est moins urbanisée que le reste de la Gaule en raison de son isolement géographique et reste très rurale ce qui explique le maintien de la langue celte, qui a persisté bien après la conquête romaine contrairement à la Gaule du Sud, qui est devenue une province romaine à part entière.