Il faudra attendre une nouvelle offensive en 818 pour voir, le seul fils légitime de Charlemagne qui lui ait survécu, Louis le Pieux, battre et tuer, dans la forêt de Priziac au bord de l’Ellé, Morvan ou Murman, un « roi » breton. Le Roi Morvan un personnage historique, dont l’existence est attestée dans les récits de la bataille et des négociations qui avait été faites avant la bataille afin de soumettre Morvan.
Voici comment cela se serait passé :
Louis le Pieux envoie un moine nommé Witcare comme émissaire avant l’affrontement afin d’essayer de négocier la paix. Arrivé chez Morvan, il entreprend un long sermon sur les bénéfices de se soumettre et de payer le tribut. Mais pendant qu’il parle, la jeune épouse du roi Morvan pénètre dans la salle et se blottissant contre son époux, elle lui murmure quelques mots à l’oreille à la grande surprise et mécontentement du pieux émissaire.
Witcare, l’ambassadeur franc, exige une réponse immédiate du chef breton, mais ce dernier répond qu’il donnera sa réponse le lendemain. Après avoir passé la nuit à célébrer un rituel religieux avec sa femme. Au petit matin, il déclare alors « Va promptement trouver ton maître, et répète-lui mes paroles. Je n’habite point sa terre, je ne veux pas subir sa loi. Qu’il règne sur les Francs, soit. Murman règne sur les Bretons. Si les Francs nous font la guerre, la guerre nous leur rendrons. Nous avons des bras nous saurons nous en servir ». Il reste la première figure emblématique de la passion des Bretons pour la liberté. Witcare furieux décide de repartir devant tant de détermination.
À la suite de ce refus, l’empereur Louis le Pieux décide d’intervenir militairement en personne. La première offensive échoue, car Morvan, le chef breton, parvient à rassembler les différentes tribus bretonnes et à mener une guérilla efficace contre les troupes franques. Une seconde offensive est lancée durant laquelle le roi breton Morvan est tué. Louis le Pieux, qui a installé son campement militaire à Priziac, dans le Morbihan, en profite pour rencontrer l’abbé Matmonoc de l’abbaye de Landévennec. Lors de cette rencontre, il impose la Règle de saint Benoît aux moines bretons, remplaçant ainsi la Règle de saint Colomban, suivie jusqu’alors par ces derniers. Bien que cette nouvelle règle soit plus souple et qu’elle soit acceptée par les moines, l’initiative de Louis visant à renforcer son autorité en s’alliant avec l’Église bretonne n’atteint pas ses objectifs. En effet, la spécificité bretonne persiste, comme en témoignent les enluminures des manuscrits du scriptorium breton, qui conservent une forte singularité culturelle.
Puis il se rend à Carhaix (Finistère), c’est dans cette ancienne cité romaine que l’empereur reçoit les représentants de la noblesse bretonne afin qu’ils lui jurent fidélité. Cette cérémonie, nécessairement grandiose et impressionnante, est conçue pour démontrer l’étendue de la puissance impériale. Bien que les bâtiments romains aient été en grande partie ruinés, Carhaix conserve une haute valeur symbolique pour les populations environnantes, en raison de son héritage romain, que les souverains carolingiens souhaitaient restaurer.
Cependant, les Bretons résistent farouchement. En 822 et 824, un autre chef breton, Wiomarc’h, se dresse contre l’empire franc, et il est tué en 825 par le marquis Lambert de Nantes, préfet de la Marche de Bretagne.
L’empereur Louis le Pieux comprend alors que, pour pacifier durablement la Bretagne, il doit s’appuyer sur un homme de confiance, un Breton d’origine, parlant à la fois leur langue et le latin. C’est ainsi qu’il favorise l’ascension de Nominoë, un Breton qu’il a sans doute rencontré quelques années plus tôt à Carhaix, avec lequel il a dû entretenir des relations diplomatiques puis c’est à Strasbourg qu’il nomme en 831 Nominoë comte de Vannes et « envoyé de l’empereur et chef de la Bretagne » afin d’unifier la Cornouaille et la Domnonée sous son autorité.
Mais qui est vraiment Nominoë ? Jusqu’à récemment, les sources historiques ne permettaient pas de répondre à cette question. Son passé restait mystérieux, et les circonstances de sa sélection par l’empereur demeuraient floues. Cependant, des recherches récentes menées par Joëlle Quaghebeur, maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Bretagne sud,chercheuse au CNRS UMR 6258 de Lorient, apportent un éclairage nouveau : Nominoë serait le fils de……venez le découvrir lors d’un prochain article.